La sonnerie incessante, bruyante et insupportable de mon radio réveil me tira de mon sommeil léger en un instant. Mon rêve s'estompa irrévocablement sans que je puisse le retenir. Mon esprit m'autorisant à quelques brides de souvenirs de ce rêve dont je me rappel la principale beauté et magnificence. Celle de ce doux être pensif dont son regard à croisé ma route quelques jours auparavant. Un regard se faisant ressentir en moi tel une brûlure, un étrange ressenti pour caractériser le plus sublime regard que j'ai put croiser jusque ici. Au départ il m'avait rappelé celui d'un véritable ange ayant échoué ici bas, dans nôtre paradis mais leurs couleurs sombres me fit changer d'illusion. C'était un regard qui vous taché à l'intérieur, sans que vous puissiez vous opposer, un regard que le vôtre ancre à jamais dans vôtre mémoire.
C'est en un léger coup de point, le tête enfouie sous mon oreiller retenant encore ma propre chaleur prisonnière, je cessai ce strident son qui avait le don de me mettre en rogne dès le matin...
Heureusement pour moi mais également pour mon entourage, cette mauvaise humeur s'estompait rapidement, en un instant; lorsque je me retrouvais sous ma douche brûlante, frémissante comme je les aime. C'est un fait chez moi, une adoration, une habitude, j'adore avoir le corps bouillant et d'autant plus un contact avec la chaleur. Je ne peux chaque matin, m'empêcher de faire durer ce plaisir charnel. Sous cette chaleur étouffante, les paupières closes, mon esprit s'évade pour des contrées lointaines dans lesquels je peux entre autre retrouver mon rêve inachevé. Les quelques brides de ce rêves me revenant peu à peu mais in contrario s'effaçant progressivement de ma mémoire. J'aurais aimé lutter contre cette mémoire trop faible à mon goût. Les rêves sont l'une des plus belle chose que la vie nous offre sans rien demander en retour alors pourquoi nous les enlever sans raison ? Pourquoi leur faire prendre fin si brusquement en nous faisant ouvrir nos paupières encore lourdes et à cet instant nous en enlever les plus grandes parcelles ? Les plus belles...

La brûlure sur mon corps, immobile, les bras appuyé contre la paroi encore glacée il y a quelques instants, me sort de ma réflexion qui sans que je m'en rende compte avait été plutôt longue.
Je sourit alors en pensant au passé. J'entendais encore les petites mains de ma mère taper avec force et légèreté mêlés, sur la porte de la salle de bains. Sa voix me reviens également aux oreilles. Sa voix criant mon prénom, ajoutant que j'allais finir poisson. A l'époque ma réponse enfantine était que pour rien au monde j'aurais voulu être un banal poisson, sans membres réels, articulés...Les poissons ne peuvent pas danser...
Danser, ma passion, ma vie. Depuis que je tient debout de façon stable, je danse. Ma mère m'a sans aucun doute transmit son dont mais également sa force. Sa n'a pas toujours été facile pour moi de m'investir à corps perdus dans cette passion. Je n'ai jamais baissé les bras, même si très souvent je pensais au plus profond de moi, ne pas réussir. Les moqueries futiles et incessantes des autres ne m'aidaient pas vraiment. D'accord j'étais, je suis un garçon, mais en quoi cela change la donne ? Tout corps humain possède une certaine grâce, une légèreté, parfois , même souvent, insoupçonné chez certaines personnes mais chez d'autres elle est évidente, il est impossible de la retenir, de la manquer, cette grâce est si évidente.
J'aime prendre des douches le plus chaud possible et j'aime bouger mon corps ,lors des mes cours ou entrainements, jusqu'à ce que ce dernier est atteint une ultime température, la barrière qu'il ne pouvait pas franchir et que surtout mon organisme ne me laissait pas dépasser.
Je dois avouer que cette manie, ce bien être n'est pas très attirant, ni élégant étant donné qu'il est évident que cela me fait transpirer sans cesse car il est normal que ce surplus de chaleur ne fait que me donner des sueurs, ce qui m'offre la possibilité, la nécessité de prendre plusieurs douches dans la journée, un régale, un délice à mes yeux.
Cette transpiration que j'évacue sans cesse, m'aide à tenir la ligne surtout qu'il est rare que je m'offre suffisamment de temps afin de manger un repas complet.

Mon quart d'heure de répit terminé j'enfilais un bas de survêtement noir et un tee-shirt tout aussi sobre et simple. Avant de sortir de mon petit studio je pouvais découvrir encore une fois l'immense foutoir, désordre qui y régnait. Le rangement n'était en effet pas mon fort mais il faut dire que le temps nécessaire pour tenir mon studio impeccable ne m'est pas offert. Mais il était néanmoins évident que je devait absolument ranger un minimum dans les prochains jours sinon je ne retrouverais plus aucunes de mes affaires !
Les clés du studio, mon portable et mon sac de sport à la main, je fermais la porte derrière moi avant de prendre soin de faire tourner une fois la clé dans la serrure. Je trouvais cette habitude idiote, puérile ! Il était extrêmement rare pour ne pas dire inédit qu'une propriété se fasse cambrioler. Non seulement car les gens de Panoptica sont loyaux mais également car il ne faut pas oublier le nombre incalculable de caméras nous éppiants tous sans exception à longueur de journée.

C'est à pied que j'atteignis sans difficultés quelques minutes plus tard, la salle de danse. Mon refuge, ma seconde maison, mon paradis. Lorsque j'entrais dans la salle, comme souvent je fus ébloui par le soleil se reflétant sur les immenses miroirs, de même hauteur que les murs. Les immenses fenêtres laissées pénétrer le soleil qui donnait une touche de gaité à la salle, éblouissant le plancher brillant et les murs de même couleur que ce dernier.
Le vestiaire était à l'arrière, j'étais déjà en tenue et n'avais donc pas la nécessité de m'y rendre pour le moment. Toujours mon sac sur l'une de mes épaules je me dirigeais à présent vers la chaine hi-fi afin de mettre un peu de musique. Je m'amusais à à peine frôler le plancher avec mes pieds, comme si je voulais me faire plus léger, dans tous les sens du terme.

Après avoir posé l'un de mes CD dans la chaine je me munie de la télécommande et alla me poster au centre de la salle, face aux miroirs m'offrant comme reflet celui d'une jeune homme d'une vingtaine d'années, une barbe naissant à peine, un regard épuisé, vide. Je lançais la musique et coinça la télécommande entre l'élastique de mon survêtement et le bas de mon ventre. Je frissonnais au contact de la commande froide sur ma peau chaude, un contraste qui ne dura que quelques secondes, ma peau s'habituant et surtout ayant réchauffé la commande en un instant. Une pratique pas très classe je vous l'accorde mais bien pratique.
Suivant cette nouvelle musique que m'avait fourni Cameron j'essayais de bouger mon corps en même temps que la mélodie, les paroles...je fermés de temps à autre les yeux, je virevolté, tournoyé, m'avancer, reculé, me tourné...et je me stoppa soudainement devant l'une des vitres. Elle était comme il y a quelques jours, devant. Mon sang se glaça en un instant, mon éternel chaleur corporelle s'évapora en une fraction de secondes. Secondes qui ma parurent dès lors êtres des minutes, des heures. Ses yeux bruns rencontrèrent à nouveaux les miens chocolats, son apparente, fascinante, étrange et irréelle beauté me sautant en pleine figure...
Je contemplais impuissant la belle qui, il y à peine quelques heures, hantés mes rêves avec douceur et sensualité. Différents des flash backs, des brides de mon rêve, que mon inconscient avait jusqu'alors mit de côté, me revinrent intarissablement. J'en fermé et cligné des yeux, voulant revenir à la réalité, ne souhaitant pas me voiler la face avec ce côté irréel.

Après quelques secondes d'absence durant lesquels je luttais contre mon inconscient je tentais tant bien que mal de reprendre la mise en place de ma chorégraphie. Jetant de temps à autre quelques regards furtifs à la vitre où l'ange auquel je rêvais depuis plusieurs jours se trouvait quelques instants auparavant...
En effet, la jeune femme avait disparu, laissant mon corps être parcouru d'une déception totale, me faisant à nouveau frissonner. Je m'imaginais son corps parfais disparaître dans la brume que le lever du jour avait laissé derrière lui...
Une résonance de pas sur le parquet me fit retourner soudainement en direction de l'entrée par où j'étais moi même arrivé. Elle était là, devant moi, plus réel que jamais, ses yeux inlassablement accrochés aux miens comme si elles lisaient en eux comme dans un livre ouvert.
Avec une légèreté infinie, j'approchais d'elle ne quittant pas un seul instant son regard envoutant, déstabilisant. Arrivée à une hauteur suffisante, je put sentir la douce odeur de son parfum, une senteur qui allé à la perfection, ayant à la fois un côté mystérieux est envoutant...

Dommage c'est Nina que tu trouve (a)